J'aimerais y retourner. J'aimerais tellement. J'aimerais tellement aller voir mon ami Mamoudou ! Mais encore aujourd'hui au téléphone, il me disait que ce n'était pas possible du tout. Les attaques ont lieu partout, et si les gens résistent ou s'opposent, c'est de graves ennuis assurés pour eux et leur village. Ma présence en soi les mettrait dans une insécurité énorme, car je serais une cible favorite. Depuis 2018, ils n'ont vu aucun blanc dans leur ville... à part à la télé, qu'il rajoute en rigolant!
L'insécurité règne, et bloque tout, dans la peur et les exactions.
Depuis 3 ans qu'il a déménagé à Bandiagara, Mamoudou n'est pas sorti une seule fois de la ville. C'est trop risqué. Il y a bel et bien des bus qui rentrent et sortent avec des voyageurs, mais lui ne s'y aventure pas.
Certes, les violences et fusillades comme il y avait en 2023 ont diminué dans la région de Bandiagara. C'est un peu plus calme. Mais maintenant, c'est plus au sud que résonnent les coups de fusils et mitraillettes...